BIOGRAPHIE /

Je travaille l’image, qu’elle soit photographique, vidéographique ou cinématographique.
Je détiens un baccalauréat en cinéma ainsi qu’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Mon travail a été présenté dans plusieurs galeries et centres d’artiste à travers le pays – Dazibao, la Galerie de l’UQAM (Montréal), VU, La Bande Vidéo (Québec), Back Gallery Project (Vancouver), Espace F (Matane), Louise et Reuben-Cohen (Moncton). Récipiendaire de nombreuses bourses et distinctions, j’obtiens entre autres la résidence de production-diffusion PRIM|Dazibao 2015 grâce à laquelle je réalise l’installation vidéo Machinari, œuvre qui remporte le Prix du CALQ – Œuvre de la relève à Montréal. En 2018, je suis nommée finaliste pour le Prix Pierre-Ayot.

Parallèlement, plusieurs films auxquels je collabore à titre de directrice de la photographie ont voyagé dans de nombreux festivals à travers le monde et gagné plusieurs prix – La coupe et Une Colonie Geneviève Dulude-De Celles (Best International Short – Sundance 2014 / Ours de Cristal – Berlin 2019 et Meilleur long métrage – FCVQ et FICFA 2018), Mes nuits feront écho de Sophie Goyette (Bright Futur Award – IFFR 2017); Pré-Drink de Marc-Antoine Lemire (Meilleur court-métrage – TIFF 2017 et IRIS 2018).


Ma pratique oscille entre image fixe et image mouvement; je crée des hybridations temporelles afin de développer une durée autre, émanant de l’image. Je questionne les limites de l’image photographique : les zones limitrophes entre la fixité et le mouvement, entre le tangible et l’image, entre le cadre et le hors-champ. Je m’intéresse à la résonance émotive de l’image; le paysage comme suggestion d’un lieu habitable; l’installation photographique comme espace vécu par le corps.

Je travaille la photographie comme surface-écran, celle qui cache et révèle à la fois. L’image aujourd’hui devenue virtuelle et omniprésente, je m’intéresse à la matérialité de la photographie. Je cherche par diverses manipulations – physiques et photographiques – à donner une corporéité à l’image, tout en témoignant de son instabilité, de sa fragilité. Ma propre présence dans l’œuvre – mes interventions minimales – deviennent une forme d’appropriation du lieu représenté, tout comme une appropriation du médium.

Dans la mise en espace des œuvres, je cherche à ce que lieu d’exposition devienne une extension de l’image. J’invite le regardeur à entrer dans celle-ci; mettant son corps en relation directe avec elle. L’image n’est plus qu’un simple écran auquel l’on fait face, inatteignable; elle devient objet dont on peut se saisir. Le corps performatif – qu’il soit mien ou celui du regardeur – joue un rôle primordial, devient la clé d’activation de l’œuvre. Ainsi, les jeux spatio-temporels que je développe deviennent de subtiles mises en scène entre espace fictif et espace réel qui questionnent notre rapport aux images.